Objet : Si l’islam est à l’école – Lundi 31 août 1998
L’approche des célébrations du cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme approuvée par les Nations Unies le 10 décembre 1948 me permet de présenter quelques réflexions. La première est que la Déclaration universelle islamique des droits de l’homme publiée par le Conseil islamique de l’Europe au siège de l’UNESCO le 19 septembre 1981 est en contradiction flagrante avec celle des Nations Unies. Ceci explique certains comportements et proclamations des centres islamiques établis en Europe.
Il est bien connu que la loi islamique (charia) prévoit des coutumes et des traditions différentes de celles du monde occidental et il peut sembler normal pour les dirigeants islamiques de vouloir les importer en Europe. Cependant, les lois du monde arabe ne sont pas les mêmes dans tous les pays : à l’exception de l’Arabie saoudite et du Soudan, les pays arabes n’appliquent la charia que pour la partie concernant la famille et les successions, c’est-à-dire le statut personnel, et pas tous de la même façon.
Le point crucial que je tiens à souligner à nos dirigeants, c’est de faire la différence entre une demande d’adhésion à un impératif religieux et d’autres qui concernent les coutumes et traditions prévalant dans le monde islamique, et plus précisément le monde arabe, principale source de l’immigration islamique. Il me semble que les demandes individuelles concernent le niveau de vie qui prévaut dans les pays du Golfe et sont moins fréquentes dans les autres pays arabes : Meshraq, Egypte ou Tunisie.
Sans entrer dans le fond des demandes individuelles (écharpes, écharpes, tchadors, cantines, gymnastique, étude de la langue maternelle – arabe ou hébreu ou philippin ou indonésien ou chinois-), certaines des normes mentionnées dans votre article ne sont pas en vigueur dans les pays arabes, sinon depuis vingt ans seulement, et pas dans tous les milieux sociaux. Plus précisément, ils sont plus fréquents dans les zones rurales que dans les villes. J’ai passé les examens du baccalauréat égyptien classique, avec des pairs des deux sexes, puis l’université a organisé des voyages pour les étudiants sans distinction de sexe (évidemment dans des salles séparées) et je ne me souviens même pas d’une affaire de tchador. Aucune importance n’a été accordée à une écharpe isolée sur la tête d’une fille (le tchador est autre chose). Les compétitions sportives à l’université étaient mixtes. Ce n’est pas pour cette raison qu’ils étaient moins musulmans, ou moins pratiquants, bien au contraire.
articles _corsera2 1 07/08/2009
Je suis tout à fait d’accord pour dire que l’école est le lieu idéal pour l’intégration des jeunes immigrés dans la société qu’ils ont choisi de partager, pour apprendre la langue, la culture, l’histoire et, pourquoi pas, pour connaître les principes de la religion chrétienne qui prévaut dans le pays. Adopter et vivre les règles et règlements du pays d’adoption, sans renoncer à leur propre identité, empêche la formation de ghettos qui deviennent des bombes à retardement des années à venir.
En poursuivant sur le thème de la coexistence, je voudrais signaler un de mes livres sur l’immigration des Arabes, des chrétiens et des musulmans dans notre pays. (Chrétiens et musulmans autour de l’an 2000 une coexistence possible). Livres éditoriaux Pauline. Moi-même, Egyptien de naissance, Italien d’adoption, économiste d’entreprise, j’ai voulu mettre mon expérience internationale au service de l’Italie afin de rapprocher les peuples des deux rives de la Méditerranée.
Le nombre sans cesse croissant de cas de mariages interreligieux avec enfants exposés au risque de perdre leur mère en cas de séparation, ou au retour de leur conjoint dans leur pays d’origine, est l’un des nombreux aspects traités dans mon livre.
Constatant que les nouvelles générations ne sont pas culturellement préparées aux vagues d’immigration des “différents”, j’ai voulu faire connaître à notre société des aspects jusqu’ici inconnus des relations entre deux peuples de cultures et religions différentes, si proches mais qui ne se connaissent pas. Des frères qui ne se connaissent pas mais qui pourraient s’aimer.
Le phénomène des migrations transforme l’Italie et l’Europe au sens large en une société multiculturelle, où cohabitent des personnes de langues, religions et cultures différentes. L’islam, en particulier, est une réalité de plus en plus présente, même si à bien des égards encore peu connue. A cette fin, je voudrais rappeler le livre : Islam : Histoire, Foi, Culture. Publié par l’Ecole de Brescia. Auteurs : Crespi-Eid.
La liberté d’opinion et de choix en Europe pourrait être une opportunité pour les musulmans en facilitant la réflexion et la discussion pour faire passer la conversion intérieure avant les interdictions.
Je suis disponible pour approfondir le sujet en tant que service à mon pays d’adoption, et dans l’attente d’une réponse courtoise, j’offre mes meilleures salutations.
Giuseppe Samir Eid
Libre traduction de l’italien par internet
Les articles publiés visent à fournir les outils d’une inclusion sociale des flux migratoires, à mettre en lumière les droits de l’homme et les conditions de vie des chrétiens dans le monde islamique dont l’auteur est issu. La connaissance de l’autre, des différences culturelles et religieuses sont des ingrédients essentiels pour créer la paix dans le cœur des hommes partout dans le monde, condition préalable à une coexistence pacifique et à une citoyenneté convaincue sur le territoire.