Ethnoland News – 7-20
Découvrir les points de contacts possibles, ainsi que les conditions d’une meilleure acceptation mutuelle. Pour un engagement concret.
par Giuseppe Samir Eid *
En Europe, la présence de l’Islam est désormais visible :C’est le résultat des flux migratoires qui intéressent les principaux pays occidentaux, dont l’Italie. La culture arabe musulmane vise à surmonter les stéréotypes et à éviter les malentendus. Ce n’est qu’à partir d’une connaissance adéquate et réciproque que peut naître les préceptes d’une coexistence pacifique et fructueuse.
Peu de gens le savent en Méditerranée orientale, tout comme dans cent millions d’Arabes musulmans, vivent environ douze millions d’Arabes chrétiens, qui ont au cours des siècles ont toujours joué un rôle important dans la vie de leur pays, et qu’en perspective
pourrait jouer un rôle décisif comme “pont” entre les deux civilisations, pour contenir les contrastes de plus en plus pressants – et quelquefois même entre les deux rives de la Méditerranée.
Valeurs communes et différences
L’élément de base, à partir duquel commencer dans le rapport entre différents horizons culturels, il s’agit d’un effort commun entre chrétiens, juifs et musulmans. Il est nécessaire que tous les croyants s’habituent à regarder vers les autres religions avec l’attitude de découvrir les trésors et les valeurs spirituelles qu’elles possèdent. Un tel comportement s’il s mis en oeuvre dans sa juste réciprocité à la fois pour le christianisme aussi bien que pour l’islam, permettra de découvrir, en plus des différences, aussi les valeurs communes à ces deux expériences de foi. Sans minimiser ce qui se démarque, nous nous découvrons nous-mêmes unis dans la profession du monothéisme, à l’écoute de la parole révélée par Dieu à travers des prophètes, dans la croyance que le monde a eu une origine et une fin, la foi commune dans la résurrection, dans le jugement dernier et dans la récompense dans l’au-delà, il se peut que ce soit le germe d’un nouveau type de relations entre juifs, chrétiens et musulmans. Afin d’encourager la collaboration mutuelle, diverses initiatives chrétiennes ont vu le jour. Le dialogue entre les croyants ne doit pas être une initiative unilatérale. Ce sera une nécessité mais moins entendu parler de ça par nos frères musulmans. “L’approfondissement des différentes traditions religieuses donne naissance à de nouvelles énergies pour un le destin commun des hommes : les différentes religions: ne pas diviser, mais conduire pour trouver le sens sacré de l’homme”, écrivait en A. Riccardi en La pace è possibile.
Relation personnelle
Enracinés dans ces convictions, il sera alors possible de travailler à la formation d’opportunités de dialogue et de vie en commun. Occasions qui primeront le contact personnel, parce que c’est en relation directe avec l’autre qu’il est possible une rencontre au-delà des disputes théologiques. Une relation de personne à personne, avec nos frères musulmans, nous mettant en face l’un de l’autre en termes concrets avec les différences et à découvrir petit à petit de la bonne façon de coopérer. Pour que vous puissiez y arriver sur des questions pratiques, avec l’aide des yeux de la foi, un grand nombre de consonances en mesure de renforcer de plus en plus le dialogue. Si tout ce qui a été dit jusqu’ici est vrai, on ne peut que de souligner une fois de plus que l’engagement dans les centres d’accueil de l’Ouest n’est pas une fin en soi. Nous devons essayer d’établir un lien, une rencontre pour que chacun puisse se développer spirituellement dans sa propre foi. Je pense que si nous parvenons en Europe à transmettre la valeur de la connaissance mutuelle et de l’esprit d’équipe, nous pourrons faire avancer les choses.
La force de la culture
Nous sommes d’accord avec les propos de l’historien italien, Franco Cardini, directeur d’Enee (Europe Proche-Orient Centre), qui exprime sa conviction dans la force de la culture et souligne son efficacité comme moyen de connaissance de l’autre et la proximité entre les deux rives de la Méditerranée. “Nous savons bien que beaucoup de maux, à commencer par la méfiance et l’incompréhension, viennent de l’ignorance : c’est pourquoi nous insistons sur la nécessité de connaître la réalité variée et articulée du monde proche oriental. Une réalité qui doit non seulement être étudiée, mais aussi défendue dans sa substance multiforme. Aujourd’hui, en Occident, il y a une rhétorique désastreuse d’aplatissement, d’homologation, d’assimilation : comme si la diversité était, en soi, porteuse seulement de malentendus et d’hostilité. C’est peut-être le contraire qui est vrai : c’est seulement par l’acceptation pleine et consciente de sa propre identité (ethnique, religieuse, culturelle) que s’implante le rapport et que se construit sur lui un dialogue qui ne doit pas se résoudre dans des formes de nivellement syncrétique mais dans la reconnaissance de la complémentarité de chaque culture avec le monde et l’histoire. Aimer les autres à travers soi-même : reconnaître les autres en soi-même : savoir distinguer les traces des racines communes qui nous unissent aux autres et donc cette unité profane qui existe même si, aux regards superficiels, elle peut se présenter comme diversité. Cela nous semble important aujourd’hui pour les États de l’Ouest et le monde arabe.
Enfin, il faut comprendre qu’un nouveau type de relation entre le monde occidental et le monde arabe ne peut manquer de contribuer au renouveau économique, culturel et social de ces pays, qui ont un grand besoin d’échanges et de soutien technologique de l’Occident. Cette aide doit mûrir de la part des gouvernements occidentaux dans la perspective d’un développement authentique des populations, sans la prétention de construire des “cathédrales dans le désert” et sans céder à la tentation de créer dans ces régions du monde des besoins artificiels qui remplissent les marchés des pays riches. Dans le même contexte, il faudra faire pression sur les autorités des pays concernés pour exiger que les pays musulmans mettent en œuvre les résolutions de l’ONU sur les droits de l’homme, la liberté de religion et de conscience et l’égalité entre les citoyens. Ce n’est qu’avec une telle intervention qu’il sera possible de rendre compréhensible la distinction entre un ordre social et économique moderne et une perspective religieuse, permettant ainsi de définir l’équivoque qui conduit à l’identification de l’Occident au christianisme. Aider les musulmans à comprendre et à saisir le sens de distinctions telles que celles qui existent entre la religion et la société, entre la foi et la civilisation, entre l’islam politique et la foi musulmane, est plus nécessaire que jamais. Pour cette raison, il est nécessaire de promouvoir de la manière la plus appropriée tous les mouvements qui proposent une démocratisation du pays parallèle au développement de l’économie et du niveau de vie. Il est ainsi possible de montrer que l’on peut vivre les exigences d’une religiosité personnelle (mais aussi communautaire) dans une société où le pluralisme est respecté. Il s’agit là de prémices indispensables pour la construction dans les pays arabes d’un climat de respect mutuel entre les différentes confessions religieuses, sans aucune discrimination. Connaissance mutuelle, témoignage personnel, relations entre Etats, à ces trois niveaux, je crois que la possibilité d’une nouvelle rencontre entre les deux pays méditerranéens est en jeu, dans la conscience que le moment historique actuel, avec l’approche physique des mentalités si différentes les unes des autres, ouvre de nouvelles frontières à l’horizon du dialogue entre juifs, chrétiens et musulmans, unis dans la voie du XXIe siècle.
Giuseppe Samir EID
Libre traduction de l’italien par internet
Les articles publiés visent à fournir les outils d’une inclusion sociale des flux migratoires, à mettre en lumière les droits de l’homme et les conditions de vie des chrétiens dans le monde islamique dont l’auteur est issu. La connaissance de l’autre, des différences culturelles et religieuses sont des ingrédients essentiels pour créer la paix dans le cœur des hommes partout dans le monde, condition préalable à une coexistence pacifique et à une citoyenneté convaincue sur le territoire