026 - CRECHE OUI, CRECHE NON....

12-2003

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En cette période d’avant Noël, dans certaines écoles, les âmes s’échauffent sur le thème : “Presepio si presepio no” sous prétexte de respect pour les non-chrétiens, pour “ne pas offenser” les nouveaux immigrants en Italie.

Je dis que les non-chrétiens ont toujours été présents dans les écoles, mais le problème ne s’est posé qu’avec l’arrivée des musulmans. Souvent, le problème n’est pas posé par les musulmans eux-mêmes, mais par certains enseignants eux-mêmes, soit parce qu’ils créent des tendances, soit parce qu’ils se font des illusions en encourageant l’intégration en pénalisant tout ce qui fait partie de la tradition chrétienne. Au nom du respect des différences et de la protection des minorités, nous reprenons la fabrication de la crèche en classe pendant la période de Noël, nous ne choisissons pas de poèmes ou de chants strictement non religieux pour la récitation de Noël, nous vous demandons de retirer le crucifix des murs des écoles, hôpitaux…. Ainsi, en plus d’être discriminatoires à l’égard de la grande majorité des usagers de l’école, les musulmans et ceux qui appartiennent à d’autres religions sont en fait empêchés de connaître des éléments essentiels de l’histoire et de la civilisation italiennes qui sont de nature culturelle. Il s’agit pour moi d’une autocensure absolument nuisible, qui alimente les conflits au lieu de les régir et qui dénote des problèmes d’identité chez ceux qui les favorisent. Le facteur religieux dans les pays arabes fait partie intégrante de l’identité des peuples. La nature et la tradition des populations vivant dans les pays du sud de la

Méditerranée les rendent logiquement sensibles à l’engagement religieux. Les musulmans ne sont pas offensés par la vue de la crucifixion, de la crèche ou de toute autre forme qu’une culture religieuse chrétienne pourrait prendre. Le Coran reconnaît que Jésus est conçu par une vierge “choisie parmi toutes les femmes de la création” sans l’intervention d’un homme. Dieu, par l’intermédiaire d’un ange apparu sous la forme d’un homme parfait, annonce à Marthe “la bonne nouvelle d’une Parole qui vient de lui : son nom sera Christ, Jésus fils de Marie”, c’est-à-dire la naissance d’un “enfant très pur” qui a écrit “le livre et la sagesse, la Torah et les Evangiles”. Dans les pays arabes, les musulmans font tout leur possible pour inscrire leurs enfants dans des écoles chrétiennes où existe naturellement tous les signes de la foi chrétienne et où personne n’a jamais été offensé par ces emblèmes. A mon avis, ce n’est que si un “noyau dur” de base est garanti que les communautés étrangères peuvent s’intégrer avec les éléments fondateurs. Mais ce n’est pas quelque chose de figé et d’immuable dans le temps, mais une réalité évolutive qui, tout en conservant ses caractéristiques constitutives, est capable d’intégrer des éléments d’autres cultures compatibles avec elle, de recevoir et de fusionner les nouveautés qu’elle rencontre sur son chemin et de s’enrichir avec elles. Si nous cachons les pierres angulaires de notre culture, à quelle intégration l’école italienne peut-elle aspirer ? Il faut certes beaucoup de temps pour qu’il y ait une véritable intégration, et il faut certainement une volonté claire d’accepter les règles de la part de ceux qui viennent de l’étranger, mais si la société d’accueil n’a pas une idée claire de son identité, elle ne pourra pas s’intégrer, au contraire, elle aura peur du nouveau dans lequel elle voit une menace pour sa propre sécurité. Pour cette raison, les flux migratoires et la croissance des communautés musulmanes constituent un véritable défi vertigineux pour la société italienne, qui se voit contrainte de s’interroger sur la cohérence de ce qui la constitue, de retrouver les idéaux et les raisons profondes qui la définissent comme une communauté, comme une nation, comme une communauté humaine. Faisons en sorte que la fête de la Nativité ne devienne pas celle du panettone !

Giuseppe Samir EID

Libre traduction de l’italien par internet

Les articles publiés visent à fournir les outils d’une inclusion sociale des flux migratoires, à mettre en lumière les droits de l’homme et les conditions de vie des chrétiens dans le monde islamique dont l’auteur est issu. La connaissance de l’autre, des différences culturelles et religieuses sont des ingrédients essentiels pour créer la paix dans le cœur des hommes partout dans le monde, condition préalable à une coexistence pacifique et à une citoyenneté convaincue sur le territoire.

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